3 ans ferme pour le casse du Crédit agricole de l’Isle-en-Dodon
Article publié par La Dépêche du Midi le
Faits divers, Saint-Gaudens, L’Isle-en-Dodon
L’affaire avait fait grand bruit, en janvier à l’Isle en Dodon: du bruit pour les riverains dans cette nuit du 30 au 31 janvier, vers 3 heures du matin, lorsque le tractopelle avait défoncé le Crédit agricole. Et le lendemain dans le village, lorsque les Lislois commentaient cette façon pour le moins cavalière de retirer de l’argent…
La tentative avait été rapide: un quart d’heure environ pour bousculer les voitures stationnées et jardinières qui gênaient l’accès, arracher le distributeur de billets et l’éventrer. Des efforts bien inutiles, puisque les billets avaient été maculés d’encre dès l’effraction commise.
6 malfaiteurs repérés, 3 à la barre
Toujours est-il que plus de deux ans après les faits, Trois prévenus (présumés innocents) étaient convoqués devant le tribunal judiciaire de Saint-Gaudens. Les témoins avaient repéré « 5 à 6 malfaiteurs », cagoulés et vêtus de noirs, mais la longue enquête qui a suivi, rythmée de perquisitions, écoutes et analyses téléphoniques et GPS, relevés d’ADN… n’a pas permis de cerner plus de trois protagonistes.
Dans le box, André* (44 ans) et Tony* (33 ans) sont incarcérés depuis octobre 2020; Johnny* (44 ans) comparaît libre – il est soupçonné d’être le conducteur d’un des véhicules repérés dans le secteur. Un lien a été établi entre les 3 mis en cause, dont les versions multiples ont changé – toujours en niant leur implication dans ces faits.
Trois ans ferme pour le cerveau
Un « dossier fragile » plaident les avocats de Tony et Jonnhy, soulignant que « le doute qui doit bénéficier » à leurs clients. Il bénéficiera à Jonnhy (relaxé), pas à Tony qui écope de 12 mois ferme pour le vol et la destruction des véhicules.
Pour André, l’affaire est plus mal embarquée: il est soupçonné d’être le cerveau de l’opération et son ADN a été retrouvé sur le nœud d’un câble ayant servi pour l’arrachage du distributeur. Son avocat estime que le dossier est vide « d’éléments probants » et évoque la possibilité « d’un ADN transportable » puisque son client travaille sur des chantiers où il aurait pu être en contact avec ce câble.
Le tribunal ne l’entend pas de cette oreille, André est reconnu seul responsable de l’ensemble des faits et condamné à 3 ans de prison. Il devra indemniser les parties civiles à hauteur de 148401,93 € – tous préjudices confondus.