Solidarité : il fait le tour de France à pied
Jean Ricard marche. Il fait le tour de France de l’aide aux personnes âgées. Un périple de 5 000 km dont 1 500 km à pied, le reste s’effectuant en train ou en bus. Il marche pour la création de 200 000 emplois en établissements, services à domicile et coordinations, mais aussi pour en «prendre soin» de qualité des personnes âgées et pour valoriser les fonctions de tous les accompagnants (professionnels, aidants familiaux et bénévoles).
Parti le 11 avril de Mulhouse, il doit arriver le 24 juillet à Paris et fera étape le 6 juin à L’Isle-en-Dodon. Son sac de 22 kg sur le dos, il marche de 15 à 20 km par jour, allant même une fois jusqu’à 29 km avec un col de 800 m.
À 57 ans, militant de la cause des personnes âgées, et responsable régional de l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA), Jean est à l’origine de ce projet. Il a choisi ses étapes par le biais du réseau de l’AD-PA, a lancé un appel et a établi un itinéraire qui va couvrir 32 départements. Son projet est soutenu par l’AD-PA mais c’est également un projet personnel car il a été victime d’un AVC il y a 1 an et demi.
Il confie : «Après mon pépin de santé, je me suis dit : «Est-ce que c’est ça, la vie, de travailler 70 heures par semaine ? Je voulais prendre conscience qu’il existait une autre vie, que je pouvais faire autre chose et autrement. Aussi dans la perspective d’un autre projet professionnel plus raisonnable à porter. Je me suis entraîné, j’ai été suivi par les médecins et ce projet a été monté en collaboration avec AD-PA».
Concernant l’hébergement, c’est souvent les collègues qui l’accueillent qui le préparent et il confie avoir fait toutes les formules, maisons, chambres d’hôtes, camping… et même camping sauvage car il est complètement autonome et a tout ce qu’il faut dans son sac.
Démarche désintéressée
Le soir, une causerie est organisée avec des collègues accueillants, des personnes âgées, des salariés, des familles et des élus. La participation et les questionnements des personnes âgées sur les problèmes de la vie quotidienne le sensibilisent. À chaque étape, des gens viennent à sa rencontre ou alors l’accompagnent dès le départ.
«Même si ce projet m’est propre à son origine, il est important de souligner que c’est une démarche totalement désintéressée. Je suis bénévole, je cofinance personnellement une grande partie de ce projet et je ne recherche aucune notoriété personnelle. Certes par les temps présents, cela peut sembler «suspect» de se lancer dans un tel projet sans en attendre de retour. C’est pourtant bien le cas. Seule la cause des aînés et des personnels qui les accompagnent, m’anime», précise Jean Ricard.