Discorde au cœur de la cité

Des habitants de la place du Château située au cœur de la cité près des halles, n’en peuvent plus. Ils expliquent qu’une dizaine de jeunes leur mène la vie dure au quotidien. Un riverain confie : «C’est le tapage de jour comme de nuit, ils tapent avec leur ballon dans les armoires sous la halle et ça résonne. Il y a des injures, des abus d’alcool et de drogue, des dégradations… nous avons été contraints de saisir la procureure de la république. Après avoir, à de multiples reprises, interpelé la municipalité et fait appel à la gendarmerie, aucune des incivilités dont sont victimes les habitants de la place du Château et des rues environnantes, n’ont cessé. L’Isle-en-Dodon est-elle une zone de non droit ?» s’interroge-t-il, outré.

Il a été demandé au maire de prendre un arrêté interdisant les jeux de ballon et l’usage d’appareils de diffusion du son sous la halle, les couverts et les voies publiques. Le riverain précise : «Un arrêté interdisant uniquement les jeux de balles a été pris, sans que ces derniers ne cessent et nul ne sait (ni les riverains ni les autorités) qui peut ou doit le faire respecter. Lorsque le voisinage interpelle la gendarmerie, cette dernière le renvoie au maire et inversement. Lorsque les riverains interviennent directement auprès des fauteurs de troubles, les injures et les menaces pleuvent» déplore un habitant soulignant : «Les femmes sont particulièrement visées par des injures à caractère sexiste dont la vulgarité ne peut être rapportée. Ces comportements, pourtant visés par le code pénal, ne font l’objet d’aucune sanction malgré les plaintes déposées». Cela fait un an que cela dure et la situation s’envenime. «On n’en peut plus, la gendarmerie ne nous soutient pas» déplore une riveraine d’un ton las : «J’ai fait le tour du quartier, recueilli 13 témoignages et nous avons porté plainte auprès de la procureure. Les témoignages sont unanimes et relatent tous des insultes, des nuisances, le calvaire vécu par des personnes d’un certain âge qui vivent dans la peur au quotidien. Des mots comme «calvaire» et «insoutenable» sont utilisés. Que faut-il faire pour que ça cesse ?».

Un dispositif de «participation citoyenne» pourrait être la solution selon ces riverains qui sont maintenant dans l’attente de l’enquête.

Une «situation regrettable» pour le maire, François Caraoué

«Cette situation est regrettable, déclare le maire. Je sais que les gendarmes ont déjà verbalisé. Je suis allé trouver la sous-préfète pour évoquer ce problème : elle m‘a dit qu’elle en parlerait au chef de la gendarmerie de Saint-Gaudens, ainsi qu’à la procureure de la République. Je suis conscient du problème, je suis allé voir les jeunes pour leur parler et ils sont venus également me trouver pour me demander de leur faire un city parc. Je les ai écoutés et leur ai dit que malgré l’état de nos finances, je faisais un effort parce que l’idée venait d’eux. Nous l’avons commandé et nous sommes en train de l’installer dans un ancien court de tennis près du stade. C’est aussi pour les riverains que je l’ai fait. Je les ai reçus également et j’espère sincèrement que le calme reviendra au cœur de la cité. Il faut que tout le monde prenne ses responsabilités, que le calme revienne des deux côtés et que le bon vivre réapparaisse à L’Isle-en-Dodon».