« Il faut s’adapter pour perpétuer notre métier », l’éleveur porcin défend son projet photovoltaïque de 40 hectares à L’Isle-en-Dodon
Article publié par La Dépêche du Midi le
La Gazette du Comminges, Agriculture, Environnement
L’éleveur l’islois Jean-Marc Fabaron est à l’initiative d’un projet de parc photovoltaïque sur son exploitation. Alors que des associations contestent la mise en place du projet, une réunion ouverte au public, rassemblant toutes les parties, était organisée jeudi 14 novembre.
Le maire de L’Isle-en-Dodon, Lionel Welter, a organisé une réunion publique le jeudi 14 novembre. Il souhaite une totale transparence dans le projet d’agrivoltaïsme porté par l’éleveur l’islois Jean-Marc Fabaron. À travers ses plans, ce sont des bâtiments agrivoltaïques et des clôtures renforcées qui moderniseraient son exploitation, étendue sur 40 hectares. Celui-ci remarque plusieurs intérêts à cet apport, tant pour le bien-être de ses bêtes que pour des raisons sanitaires. Face aux élévations de température, l’ombre promise sous les panneaux serait une alternative à l’entassement des animaux dans les bâtiments. Tandis que les clôtures éviteraient le risque causé par la confrontation des cochons avec les sangliers, porteurs de maladies porcines.
Un projet à horizon 2027
À la tête de son exploitation depuis 1995, l’éleveur constate l’évolution des conditions de son activité. « Face au réchauffement climatique et à la dégradation de mes terres exploitables, il faut savoir s’adapter pour perpétuer notre métier ». L’éleveur porcin, labellisé rouge, a contacté en 2020 la société CVE pour l’accompagner, « tout était calculé quand je les ai contactés, j’ai pris le recul nécessaire avant de faire ce choix-là. Je connais mon métier, et je connais leur façon d’agir », insiste Jean-Marc Fabaron, qui n’a jamais hésité à voyager pour constater l’activité de ses homologues sud-américains, indiens et dernièrement, il s’est rendu à Madagascar.
La réunion publique rassemblait toutes les parties du projet. Nathalie Rouquerol, représentante de l’association de Sauvegarde des Gorges de la Save, présente à la réunion, proteste contre l’arrivée de multinationales telles que la société CVE, multipliant leurs activités dans le Comminges. « Il y a un problème de politique locale, nous sommes dans une zone excentrée, avec une faible démographie et si l’on ne réagit pas, elle va être envahie par de tels projets. Je me pose la question de savoir si l’on n’est pas en train de sacrifier ce territoire », s’interroge-t-elle. Elle souhaite tout de même à l’éleveur de trouver son compte dans ce projet, une fois lancé.
Dans un premier temps, des essais en version minimisée vont être menés, après validation des instances. Si tout se passe comme prévu, le projet verra le jour en 2027. Une première en élevage porcin, que Jean-Marc Fabaron partage avec sa fille Florence Fabaron, qui se prépare à reprendre l’exploitation.