L’Isle-en-Dodon. Benjamin un néoagriculteur grâce à une foncière agricole

Article publié par La Dépêche du Midi le

Agriculture, L’Isle-en-Dodon

Benjamin, sur ces terres.Photo Feve, reproduction DDM.
Correspondant de la rédaction de Haute-Garonne

l’essentielUn nouvel exploitant agricole s’est installé à Fabas, proche de l’Isle-en-Dodon, suite à une reconversion professionnelle il y a cinq mois. Pour mener à bien son projet, il a été soutenu par la foncière agricole Ferme en Vie.

Benjamin Daveaux est un ancien éducateur sportif originaire du Sud-Est, qui réside désormais dans le Comminges avec sa famille. Passionné par la nature et ayant toujours été en contact avec, Benjamin mûrit son projet agroécologique il y a plusieurs années déjà.

Accompagné par sa famille, il visite de nombreuses fermes, avant de poser bagages, dans la grange « Chez Georgette ».

Entré en contact avec la foncière lors de l’été 2023, les deux parties s’entendent autour du projet présenté par l’exploitant, et FEVE décide alors de soutenir l’achat des 35 hectares de terrain, « La charte éthique mise en avant par la foncière me correspondait » explique-t-il.

La participation de FEVE a permis au néo-exploitant de s’implanter sans passer par une banque, il loue désormais son terrain, mais vise à en devenir l’unique propriétaire. Maître de ses choix dans son activité, Benjamin souhaite développer son exploitation de manière saine et durable.

Un projet réfléchi et plein d’ambitions

Il développe : « Dans notre manière de cultiver, on cherche à ne pas impacter le milieu dans lequel on est, et à s’adapter en fonction des éléments qui s’y trouvent. On vise le bien-être animal, et celui de l’environnement dans lequel nous sommes, en omettant de gros investissements ».

Détenant déjà des poules pondeuses, des poulets ainsi que des brebis, élevées en plein air, l’éleveur de 42 ans souhaite désormais se tourner vers des marchés locaux et une vente de circuits courts.

Un projet rêvé, calculé et réfléchi, plein d’ambitions et encore en développement, sur un terrain en relief, sur lequel s’écoule un ruisseau et se trouve un étang.

Coup de pouce dans l’achat d’e xploitations

Du côté de la foncière FEVE (Ferme en Vie), le but est tout simple : « Soutenir les futurs exploitants qui souhaitent s’engager dans une agriculture plus éco-responsable » assure Vincent Kraus l’un des fondateurs de la foncière agricole. Fort du constat que l’agriculture en France, consomme de nombreuses réserves naturelles comme l’eau, et a un réel impact sur la biodiversité de certains sites (disparition des insectes qui aident à l’équilibre de la faune), Vincent se questionne sur un moyen de conjuguer développement durable et exploitation agricole. De cette réflexion conjointe avec les autres fondateurs est né FEVE. « Nous voulions aider les nouveaux exploitants à s’installer sur différents territoires. L’idée lorsque l’on fait appel à nous c’est que nous allons étudier le projet – comme celui de Benjamin à Fabas — et que nous allons estimer s’il est viable ou non. En fonction nous allons racheter la future propriété agricole et la louer au néo-agriculteur qui peut s’il le souhaite en devenir (via un rachat) l’unique propriétaire ».

Et pour financer les projets, la foncière agricole s’appuie sur les dons de particuliers mais aussi récemment de quelques institutions. « Cela a fonctionné très vite, il y a trois raisons principales qui font que notre foncière attire des donateurs. D’abord, ils savent qu’ils font quelque chose d’utile, ensuite il s’agit de projets tangibles, ils investissent dans la terre. Enfin, il y a le côté financier, puisqu’un don dans la foncière apporte une réduction d’impôt ». Foncière de l’économie sociale et solidaire, les équipes de FEVE sont toujours fières quand un projet qu’ils aident à financer prendre racine. Comme avec Benjamin à Fabas : « Nous avons accompagné Benjamin dans sa démarche en agroécologie, et en reconversion professionnelle, c’est un beau challenge qui se concrétise pour lui » poursuit Vincent Kraus. « Notre but est de valoriser les exploitations, et surtout de mettre en lumière une agriculture plus responsable ». Sans oublier que si la foncière agricole accompagne les néo-agriculteurs et suit leur parcours même après leur installation, elle ne veut pas remplacer les autres accompagnateurs du système.