L’Isle-en-Dodon. M. Gilibert : « Le plus dur ? Le manque de contact entre nous »
Article publié par La Dépêche du Midi le
Rugby à XV – Amateurs, Haute-Garonne, L’Isle-en-Dodon
Matthieu, la saison avait sportivement bien commencé…
C’était même très bien parti… On avait parfaitement su rectifier le tir après une défaite à domicile lors du premier match de la saison. Le groupe vivait bien, tout le monde était investi, la dynamique était excellente. Quand le championnat a été stoppé, l’équipe fanion et l’équipe réserve étaient toutes deux en tête de leur poule. Pour un petit club comme l’USL, c’est exceptionnel ! On avait travaillé dur pour en arriver là. Et puis…
Malgré les résultats, n’était-ce pas frustrant de jouer sans vestiaires, sans douche ?
C’était effectivement très compliqué. Nous étions sans cesse dans l’adaptation pour supporter les diverses restrictions. On se changeait sous des tentes, un copain plombier avait bidouillé un système pour qu’on ait un point d’eau, on ne pouvait pas boire un coup après le match, il y avait le couvre-feu, les supporters étaient réticents à venir au stade. Il faut bien reconnaître que ce n’était plus vraiment du rugby. Le rugby, ce ne sont pas que les 80 minutes passées ensemble sur le terrain.
Aujourd’hui, la saison est totalement stoppée depuis le 25 octobre.
Et c’est extrêmement long. J’insiste, le terrain nous manque, c’est évident. Mais c’est le manque de contact entre nous qui est le plus dur à gérer. On s’envoie des messages sur les réseaux sociaux, on s’appelle mais ça ne fait pas tout. Ce que l’on veut tous, c’est se revoir, faire un bon repas, boire un coup ensemble. Retrouver de la proximité, de la convivialité.
S’il devait y avoir une reprise, vous la verriez comment ?
La reprise, je ne la vois pas. L’histoire est très mal engagée. Cela ne pourrait s’envisager qu’avec tout ce qui fait un match de rugby, du public, des vestiaires, des douches, des repas, des après-matchs. Mais aussi des entraînements avec contact et une préparation assez longue pour que les organismes se réhabituent aux chocs, aux efforts. Il faut se rendre compte que nous sommes à l’arrêt depuis 4 mois ; c’est davantage que lors d’une intersaison traditionnelle. Franchement, effectuer une telle charge de travail pour jouer 2 ou 3 mois au printemps, ça n’a pas vraiment pas de sens. Certains joueurs y renonceront. Il serait plus raisonnable de prendre du temps pour préparer au mieux la saison prochaine.